

Venezuela: après le choc des secousses, les habitants relèvent les dégâts
Routes lézardées, murs effondrés et bâtiments fissurés: les Vénézuéliens, encore sous le choc, constatent les dégâts après les séismes qui ont secoué leur pays mercredi et jeudi, sans faire de victimes, dans l'Etat pétrolier de Zulia (ouest).
Cette région frontalière de la Colombie, où abondent les installations pétrolières, a été la plus touchée par les secousses qui ont dépassé 6 de magnitude. Le pays n'avait pas connu de tel séisme depuis 2018 (7,3 de magnitude).
"C'était très surprenant pour nous tous, nous étions à la maison, avec les enfants (...) et tout le monde est sorti pour se mettre en sécurité", raconte Dennys Espinoza, 38 ans, à l'AFP.
Ce trentenaire habite la municipalité de Baralt, où se situait l'un des épicentres des tremblements de terre.
Les autorités vénézuéliennes ont signalé dix séismes et 21 répliques, mais n'ont pas encore fourni un bilan exact.
"Nous avons jusqu'à présent 16 maisons totalement perdues. 26 autres présentent des murs fissurés, des toits ou des murs effondrés. La majorité des maisons affectées sont des constructions précaires, ce qui a conduit à leur effondrement", décrit à l'AFP le maire de Baralt, Samuel Contreras.
Dans cette municipalité, les infrastructures ont également été largement touchées. Le principal hôpital a été évacué après l'apparition de plusieurs fissures et des morceaux de plafond sont tombés sous l'effet des vibrations.
- "Aller de l'avant" -
La circulation a été interrompue sur plusieurs voies présentant de larges fissures dans l'asphalte. L'eau a aussi été coupée, les réservoirs concentrant l'eau ayant été détruits, précise M. Contreras.
Jeudi matin, de nombreux commerçants ont gardé leurs portes closes, occupés à réparer les dégâts ou ranger les marchandises jetées à terre.
Alí Materano, 33 ans, était sur le point de fermer le magasin où il vend des accessoires pour voitures lorsqu'il a ressenti le premier tremblement. "C'était quelque chose de beaucoup trop fort", confie-t-il.
Le magasin s'est alors fissuré et des débris ont commencé à tomber, raconte-t-il. La deuxième grosse secousse, vers minuit, a fait s'effondrer un mur.
"Nous devons aller de l'avant, que pouvons-nous faire d'autre ?", se résout Materano, qui doit maintenant réparer le local pour pouvoir poursuivre son activité.
Dans l'école du village, les rayons de soleil brûlants entrent directement dans les salles de classes par un trou dans le mur.
Le sol est jonché de débris. La directrice, Iris Leal, ramasse des dossiers, des cahiers et des jeux. "Pour l'instant, comme je n'ai pas eu de signal (téléphonique) (...) je n'ai pas pu transmettre le rapport de l'institution, je suis bloquée", commente-t-elle.
Les deux secousses les plus fortes ont été ressenties à Caracas, à 700 km à l'est de la capitale du Zulia. Le Venezuela, où environ 80% de la population vit dans des zones à haut risque sismique, n'a pas connu de séisme majeur depuis celui de Cariaco, en 1997, qui avait fait 73 morts.
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E.Franz--VZ