

La Bourse de Paris termine sans entrain après la perte du triple A américain
La Bourse de Paris a terminé à l'équilibre lundi, après une séance dominée par les interrogations des marchés, à la suite de la dégradation de la note de la dette américaine par l'agence Moody's.
L'indice vedette CAC 40 est resté stable (-0,04%), pour s'établir à 7.883,63 points. Vendredi, il avait pris 0,42% à la clôture.
"Moody's a ravivé les inquiétudes quant à la discipline budgétaire des États-Unis", résume Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.
Pour la toute première fois, Moody's a retiré vendredi soir à la dette américaine sa note maximale de Aaa et l'a rétrogradée à Aa1, en y ajoutant une perspective stable. Elle était la dernière des trois grands agences de notation à avoir laissé aux Etats-Unis son précieux "triple A".
L'agence a justifié sa décision par la hausse de l'endettement des États-Unis et de son coût pour le budget fédéral, disant s'attendre au cours de la prochaine décennie à "des déficits encore plus importants".
"Cette annonce met en exergue un certain nombre de problèmes concernant la trajectoire des déficits américains", explique Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
Le rapport remet en question "la proposition de loi budgétaire actuellement discutée" au Congrès américain, qui doit concrétiser la prolongation de crédits d'impôt et de nouvelles baisses de taxes, selon Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Selon une commission indépendante du Congrès américain, ces mesures entraîneraient une hausse de plus de 4.800 milliards de dollars du déficit de l'État fédéral au cours de la prochaine décennie.
"Il va falloir financer la dette et les baisses d'impôts, alors que les marchés anticipent un ralentissement économique qui réduira les entrées fiscales", ce que "les droits de douane ne permettront pas de combler", relève Aurélien Buffault, directeur de gestion obligataire chez Delubac.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts français à dix ans a grimpé au cours de la séance jusqu'à 3,33%, contre 3,26% vendredi en clôture, dans le sillage de leurs équivalents américains. Ils se sont ensuite stabilisés, terminant la journée à 3,26%.
Le luxe plombé par la Chine
Les titres des géants français du luxe ont reculé à Paris, plombés par la publication de ventes au détail jugées décevantes en avril en Chine, un marché crucial pour le secteur. Cet indicateur de la consommation a progressé de 5,1% sur un an contre 5,8% attendus par Bloomberg.
Kering a perdu 1,62% à 175,62 euros, Hermes 0,97% à 2.559,00 euros et LVMH 1,05% à 498,60 euros.
W.Abeln--VZ