Rubio promet à l'Asie de "meilleurs" droits de douane qu'ailleurs
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a assuré jeudi en Malaisie que les pays d'Asie du Sud-Est bénéficieront potentiellement de "meilleurs" droits de douane que le reste du monde, défendant la guerre commerciale menée par Donald Trump.
Il s'exprimait devant la presse en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), qui se tiennent jusqu'à vendredi à Kuala Lumpur, la capitale malaisienne.
La visite de M. Rubio, sa première en Asie depuis sa prise de fonctions, coïncide avec les menaces adressées cette semaine par Donald Trump à une vingtaine de pays - notamment asiatiques. Faute d'accord avec Washington, ils seront visés dès début août par de fortes surtaxes punitives.
"Mais les discussions se poursuivent. Il y en aura la semaine prochaine avec le Japon. Des échanges sont en cours avec pratiquement tous les pays représentés ici" lors de la réunion de l'Asean, a-t-il souligné.
Donald Trump a annoncé lundi que les droits de douane suspendus en avril seraient rétablis à compter du 1er août - avec parfois des hausses encore plus marquées.
- Pas d'abandon -
Il a menacé cette semaine plus de 20 pays de surtaxes allant de 20 à 50%.
Parmi les nations visées figurent certains des principaux alliés de Washington, comme le Japon et la Corée du Sud avec des droits de douane punitifs de 25%.
Membres de l'Asean, l'Indonésie, le Laos, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, Brunei et la Birmanie risquent des droits de douane de 20% à 40%.
Le Vietnam est le seul pays, avec le Royaume-Uni, à avoir conclu un accord de principe avec les Etats-Unis, qui lui permet d'être frappé sensiblement moins fort que prévu.
Avant la visite de Marco Rubio en Malaisie, des responsables américains ont affirmé que Washington faisait de l'Asie de l'Est et du Sud-Est une priorité.
Le chef de la diplomatie américaine a encore une fois assuré jeudi que les Etats-Unis n'ont "aucunement l'intention d'abandonner" leurs partenariats dans la région, "mais plutôt de les renforcer et de les développer".
Outre la guerre commerciale, Marco Rubio a également évoqué le conflit en Ukraine.
Lors d'un entretien jeudi à Kuala Lumpur avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, il a exprimé à son interlocuteur sa "frustration" face à l'absence de progrès vers un potentiel accord de paix.Rubi
- "Impact néfaste" -
Marco Rubio a par ailleurs participé à des discussions trilatérales avec les Philippines et le Japon, ainsi qu'à un entretien avec le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim sur les droits de douane américains.
"La Malaisie estime que de telles actions unilatérales sapent la libre circulation du commerce et pourraient avoir un impact néfaste sur la croissance économique régionale, en particulier pour les nations tournées vers le commerce international comme la Malaisie", a déclaré Anwar dans un communiqué.
"J'ai exprimé ma position selon laquelle l'espace pour les négociations doit rester ouvert afin de garantir des résultats commerciaux justes, équitables et non oppressifs pour les pays en développement", a-t-il souligné.
Sur le front diplomatique, Marco Rubio a indiqué jeudi qu'il pourrait "peut-être" rencontrer son homologue chinois Wang Yi, également présent à Kuala Lumpur à la réunion de l'Asean.
Les contentieux entre Pékin et Washington restent nombreux, du commerce au fentanyl, en passant par Taïwan ou la rivalité dans les technologies de pointe.
De son côté, sans nommer les Etats-Unis, Wang Yi a appelé jeudi les pays de l'Asean à faire front commun avec la Chine pour promouvoir un ordre international "plus juste et plus rationnel".
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V.Zimmermann--VZ