

Lithium: les réserves d'un gisement dans l'Allier revues en hausse par Imerys
Imerys a confirmé mardi l'intérêt de l'exploitation du gisement minier de lithium de Beauvoir dans l'Allier, dont les réserves sont supérieures à ce qui était attendu initialement, mais le groupe a reculé la date de mise en exploitation à 2030 en raison notamment de la faiblesse actuelle des cours du lithium.
Au total, la production annuelle du site "pourrait s'élever à 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium" pour fournir l'industrie des batteries d'automobiles, indique l'étude de pré-faisabilité menée par le groupe avec des consultants extérieurs afin de jauger les critères économiques, technologiques et géologiques du projet d'exploitation baptisé "Emili".
Ce travail a confirmé "la solidité" des fondamentaux du projet, a déclaré le directeur financier du groupe, Sébastien Rouge, à l'AFP, en marge de la présentation des résultats semestriels du groupe.
"Les campagnes de forage et les études géologiques et minières confirment que le gisement de Beauvoir dépasse largement les attentes initiales, tant en taille qu'en teneur en oxyde de lithium, avec des ressources présumées et indiquées atteignant 373 millions de tonnes à 1% de teneur en oxyde de lithium (Li2O). Les campagnes de forage ont également révélé un cœur de gisement de 69 millions de tonnes à 1,22% de Li2O", a précisé le groupe dans un communiqué.
"La taille et la qualité du gisement nous permettent désormais d'envisager 50 ans d'exploitation, alors que nous l'avions initialement estimée à +plus de 25 ans+", a ajouté M. Rouge.
Ce gisement de lithium en roche dure fait ainsi partie des "cinq premiers" à l'échelle mondiale (excluant donc tous les gisements issus de saumure, NDLR), selon lui.
Il se situe derrière ceux de Manono en République démocratique du Congo (RDC), Greenbushes et Pilgangoora en Australie, et potentiellement devant celui de Cinovec en République tchèque, où l'exploitation est aussi à l'état de projet.
- Recherche d'un partenaire industriel -
Imerys qui attend pour la "fin du troisième trimestre" l'autorisation de construction de la première usine pilote sur le site, "accélère" aussi sa "recherche de partenaire" pour son exploitation industrielle, a indiqué M. Rouge.
Selon lui, le coût d'exploitation devrait se situer entre "7 et 9 euros par kilo", ce qui le rend "compétitif par rapport à ses concurrents".
Mais la date de mise en exploitation prévue est reculée à 2030, alors qu'Imerys parlait plutôt de 2028.
"Le cours du lithium a beaucoup baissé, il est actuellement au-dessous de 10 euros du kilo, et un consensus existe pour que les cours atteignent entre 17 et 25 euros le kilo d'ici la fin de la décennie", a expliqué M. Rouge.
La baisse des cours est due à une surproduction relative du minerai par rapport aux besoins, en raison essentiellement des retards pris par la mise en place de gigafactories de batteries, notamment en Europe.
Pour le premier semestre 2025, Imerys a enregistré un chiffre d'affaires et un bénéfice en baisse, du fait notamment de la vente de ses actifs liés au papier, enregistrée au 1er juillet 2024, et d'un "contexte marqué par la faiblesse persistante de l'activité industrielle en Europe et le ralentissement de l'économie nord-américaine".
Le chiffre d'affaires semestriel a reculé de 8,4% à 1,75 milliard d'euros. Le bénéfice net a lui baissé de 50,2% à 70 millions d'euros, en raison aussi d'une contribution moindre des activités en coentreprise (11 millions d'euros au 1er semestre 2025 contre 84 millions d'euros l'an passé).
Pour l'année, le groupe prévoit un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement ebitda compris entre 540 et 580 millions d'euros "en l'absence de dégradation significative de l'environnement économique actuel".
N.Becker--VZ