

Nucléaire: l'Iran soumettra bientôt sa propre proposition d'accord aux Etats-Unis
L'Iran a annoncé lundi qu'il soumettra prochainement aux Etats-Unis sa propre proposition pour un potentiel accord sur son programme nucléaire, après la remise d'une offre américaine qui ne semble pas avoir convaincu Téhéran.
Ennemis depuis quatre décennies, l'Iran et les Etats-Unis ont tenu depuis avril cinq séries de pourparlers, sous la médiation d'Oman.
Ils tentent de conclure un accord censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie. L'Iran se défend d'avoir des ambitions militaires avec le nucléaire.
Les négociations butent notamment sur la question de l'enrichissement d'uranium.
Les Etats-Unis exigent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran considère cette demande comme non-négociable, arguant qu'elle est contraire au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) dont il est signataire.
"Nous proposerons bientôt notre propre plan à l'autre partie, par l'intermédiaire d'Oman", a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï.
La proposition de l'Iran en vue d'un accord est "raisonnable, logique et équilibrée, et nous recommandons vivement à la partie américaine de saisir cette occasion", a ajouté le porte-parole, lors d'un point de presse hebdomadaire à Téhéran.
La semaine dernière, l'Iran avait dit avoir reçu des "éléments" d'une proposition américaine d'accord, mais estimé qu'elle contenait de "nombreuses ambiguïtés".
Le contenu de cette offre américaine n'est pas connu. Mais le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, a déclaré dimanche qu'elle n'abordait pas la question de la levée des sanctions, dont l'Iran fait une priorité.
- "Manque d'honnêteté" -
La proposition américaine "manque d'honnêteté", a estimé M. Ghalibaf, appelant le président américain Donald Trump à "changer d'approche s'il cherche vraiment un accord", dans une vidéo diffusée par la télévision d'Etat.
Mercredi déjà, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait qualifié la proposition américaine de "100 % contraire" aux intérêts de son pays.
Dans le même temps, où importante réunion trimestrielle s'ouvre lundi à Vienne au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Le gendarme onusien du nucléaire doit passer en revue cette semaine les activités de l'Iran dans ce domaine.
L'Iran a menacé dimanche de réduire sa coopération avec l'AIEA si une résolution lui étant défavorable était adoptée.
"L'AIEA ne doit pas s'attendre à ce que l'Iran poursuive sa coopération large et amicale", a déclaré le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi.
Selon des sources diplomatiques, les Européens et les Etats-Unis ont l'intention de soumettre durant cette réunion de l'AIEA une résolution contre l'Iran, avec une menace de renvoi du dossier devant les Nations unies.
Cette mesure déclencherait un mécanisme pour un rétablissement de sanctions onusiennes contre l'Iran.
"J'appelle l'Iran à coopérer pleinement et efficacement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique", a déclaré lundi son patron, Rafael Grossi.
"Tant que l'Iran n'aidera pas l'Agence à résoudre les questions (...) en suspens, celle-ci ne sera pas en mesure de garantir que le programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique", a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.
W.Abeln--VZ