

Tour d'Italie: Ayuso et Roglic grappillent sous la pluie
Juan Ayuso et Primoz Roglic, les deux principaux favoris du Tour d'Italie, ont réalisé la bonne opération dans le chrono de la 10e étape remportée mardi par le géant néerlandais Daan Hoole au pied de la tour de Pise où la pluie a fortement pénalisé les favoris.
Arrivé sous le déluge, le jeune Mexicain Isaac Del Toro, qui s'est efforcé à ne "pas prendre de risques tellement ça glissait", a réussi à conserver le maillot rose de leader.
Mais il ne tient plus qu'à un fil.
Plus fort dans l'exercice du contre-la-montre, son leader désigné chez UAE, l'Espagnol Juan Ayuso, lui a repris près d'une minute et ne pointe désormais plus qu'à 25 secondes de la tête du classement général.
Primoz Roglic a fait encore mieux en réalisant le meilleur temps de tous les leaders malgré une chute pendant la reconnaissance en fin de matinée.
Le Slovène reprend 19 secondes à Ayuso et remonte à la cinquième place au général, à 1:18 de Del Toro.
Mais aussi bons soient-ils, Ayuso et Roglic ont fini à plus d'une minute de Daan Hoole, l'improbable héros du jour, qui a décroché la deuxième victoire de sa carrière après son titre de champion des Pays-Bas du chrono en 2024.
- "Il le mérite tellement" -
On ne saura jamais si ce pur équipier, d'habitude au service exclusif de ses leaders qu'il abrite derrière son énorme carcasse (1,98 m, 81 kg), aurait remporté ce chrono si la pluie n'avait pas faussé la course.
Intervenue sur la fin, elle a obligé les favoris à être plus prudents au fur et à mesure que les routes devenaient de plus en plus glissantes.
Peut-être que oui, car il a réalisé un temps canon qui lui a permis de devancer de sept secondes le grand favori, le Britannique Josh Tarling, lui aussi parti sur le sec.
"Les favoris ont couru sous la pluie ce qui a changé beaucoup de choses, mais je suis heureux d'avoir battu Tarling, un des meilleurs spécialistes du monde, à la régulière", a dit le géant de Zuidland, petit village de la Hollande-Méridionale.
Le coureur de Lidl-Trek l'aura bien mérité de toutes façons, a estimé son coéquipier Mads Pedersen. "Il le mérite tellement, il bosse tout le temps pour nous. Le voir si heureux me rend heureux aussi", a insisté le Danois, lui-même vainqueur de trois étapes et ex-porteur du maillot rose dans ce Giro qui est une réussite totale pour la formation américaine.
Au moins, les favoris ont globalement tous été logés à la même enseigne.
- "Heureux d'avoir survécu" -
"C'était incroyablement glissant, je suis heureux d'avoir survécu, je ne connais même pas mon temps", a rapporté le Colombien Egan Bernal qui n'a pas pu éviter la chute et a fini à 2:58 de Daan Hoole.
"Les conditions étaient horribles. Deux virages en particulier étaient particulièrement glissants, j'y ai perdu pas mal de temps", a ajouté l'Italien Antonio Tiberi qui a pourtant limité la casse et pointe au troisième rang du classement général, à 1:01 de Del Toro.
Le Mexicain a lui aussi "levé le pied" quand il a vu la pluie. "Je ne voulais pas prendre de risques", a-t-il dit, se réjouissant de voir quatre coureurs de son équipe UAE dans les sept premiers, dont aussi Brandon McNulty (6e) et Adam Yates (7e).
Mercredi, la 11e étape proposera au peloton un morceau de choix avec l'Alpe San Pellegrino (13,7 km à 8,8%), placé à mi-parcours avant un final plus facile mais toujours vallonné.
L'occasion pour les grimpeurs de s'illustrer à l’image du Français Romain Bardet, très loin au classement général et qui veut "jouer (s)a chance à fond" après avoir "fait un peu n'importe quoi jusque-là".
H.Weber--VZ