

Roland-Garros: face à Sinner, l'exploit ou la "der" pour Gasquet
Opposé jeudi au N.1 mondial Jannik Sinner, le presque retraité Richard Gasquet s'offre une affiche de gala devant le public français à Roland-Garros pour ce qui devrait être, sauf surprise majuscule, le dernier match de sa carrière.
Après le vibrant hommage offert dimanche à la légende Rafael Nadal et ses 14 titres porte d'Auteuil, le court Philippe-Chatrier pourrait être le théâtre d'une nouvelle cérémonie d'adieux émouvante pour "Richie", qui a indiqué en octobre qu'il mettrait un terme à sa carrière à Roland-Garros, à près de 39 ans.
Comme pour l'Espagnol, peu de détails ont filtré sur l'hommage prévu pour l'un des chouchous du public français en cas de défaite.
"C'est sûr que l'affiche est belle quand tu es en fin de carrière et que tu joues peut-être ton dernier match. Je ne peux pas rêver mieux", a commenté Gasquet, après sa victoire au premier tour contre son compatriote Terence Atmane (121e).
Vingt ans après une victoire au Masters 1000 de Monte-Carlo contre le N.1 d'alors Roger Federer, qui avait achevé de le révéler, le virtuose du revers à une main s'apprête sans doute à boucler la boucle contre le nouveau roi du circuit.
Sinner, qui s'est défait lundi du Français Arthur Rinderknech (75e), s'attend déjà à devoir composer avec la chaude ambiance du Central.
"Le public, en général, a été très respectueux (lundi, Ndlr), (...), ils n'ont rien contre moi", a réagi l'Italien après sa victoire, louant la carrière de Richard Gasquet, qui "a beaucoup apporté au sport, pas seulement en France".
Le respect est manifestement mutuel. En février, juste après l'annonce de la suspension pour trois mois de Sinner à la suite de contrôles positifs à un anabolisant, son aîné avait salué un "type formidable, très gentil sur le court" et s'était réjoui par avance de son retour rapide sur le court.
L'an passé, au même stade de la compétition, le natif du Haut-Adige tout juste auréolé d'un premier titre en Grand Chelem à l'Open d'Australie n'avait laissé aucune chance au Biterrois et s'était imposé en trois sets (6-4, 6-2, 6-4), sa troisième victoire en autant de confrontations entre les deux joueurs.
- "Capable de tout" -
Depuis, l'Italien de 23 ans est devenu le N.1 mondial incontesté, a accroché deux autres tournois majeurs à son palmarès (US Open 2024 et Open d'Australie 2025) et reste sur une série de 15 victoires en Grand Chelem.
Que peut alors espérer Gasquet, absent du 3e tour de Roland-Garros depuis 2018, face à un Sinner qui est sur une série de 62 victoires face aux joueurs classés hors du top 20?
"Richard, c'est un champion exceptionnel. Tu ne sais jamais ce qu'il peut faire. Il est capable de tout", l'a encouragé Arthur Rinderknech après sa défaite contre Sinner.
"Je l'admire énormément. J'espère que ses jambes seront fraîches comme à ses 20 ans. Ça lui donnera une chance au moins de rivaliser", espère-t-il.
Gasquet, qui joue son 22e Roland-Garros - un record dans l'ère Open - pourra s'inspirer du Varois, qui a mené 4-0 au début du 3e set et enflammé le public du Chatrier, profitant d'un trou d'air de l'Italien, avant que ce dernier ne réagisse.
Autres sources d'inspiration éventuelles pour l'ex-N.7 mondial: Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon, membres comme Gasquet du club officieux des "nouveaux Mousquetaires" et dont les adieux au tennis professionnel avaient été particulièrement soignés.
Pour le dernier match de sa carrière, en 2022 à Roland-Garros, Jo-Wilfried Tsonga avait pris un set au Norvégien Casper Ruud, futur finaliste.
Quelques mois plus tard, au Masters 1000 de Paris, Gilles Simon s'était lui offert deux succès de prestige contre Andy Murray et Taylor Fritz.
O.Bauer--VZ