

Mondiaux de cyclisme: la France échoue à cinq secondes d'un premier sacre en relais mixte
La France est passée tout près d'un premier titre de champion du monde du contre-la-montre en relais mixte, devancée pour cinq secondes seulement par l'Australie dans un final haletant mercredi à Kigali.
Cette médaille d'argent, décrochée par Juliette Labous, Cédrine Kerbaol, Maëva Squiban, Bruno Armirail, Pavel Sivakov et Paul Seixas, qui fêtait ses 19 ans mercredi, permet aux Bleus d'égaler leur meilleur résultat, obtenu en 2023 à Glasgow.
La Suisse complète le podium, à dix secondes des vainqueurs, sur un parcours de 41,8 km dans cette épreuve récente, apparue en 2019 aux Championnats du monde et d'Europe, qui réunit trois hommes, relayés ensuite par trois femmes dans chaque équipe.
Moins prestigieuse que les chronos individuels et les courses en ligne, l'épreuve réserve souvent un grand suspense qui lui confère un caractère spectaculaire.
L'année dernière à Zürich, l'Australie avait ainsi décroché le titre pour 85 centièmes devant l'Allemagne.
Au Rwanda, ce fut à peine moins serré pour l'équipe australienne, composée de Brodie Chapman, Amanda Spratt, Felicity Wilson-Haffenden, Luke Plapp, Michael Matthews et Jay Vine, deuxième du chrono individuel derrière le Belge Remco Evenepoel dimanche dernier.
"On était à fond à la fin. J'entendais notre entraîneur crier +sprint, sprint, sprint+, c'est incroyable", a réagi Amanda Spratt.
"Nous Australiens aimons ces épreuves collectives, que ce soit sur la route ou sur la piste. Pouvoir partager ça c'est super cool", a ajouté Luke Plapp, double champion du monde sur la piste.
Les Français, champions d'Europe en 2023, étaient partagés entre la satisfaction d'une nouvelle médaille et la frustration d'être passés si près de l'or.
- "Un petit goût de déception" -
"Cette médaille a un petit goût de déception quand même parce qu'on est passés tout proches et qu'on avait déjà fait deuxièmes à Glasgow. Mais il faut quand même qu'on soit fiers parce qu'on a tout donné et qu'on a été battus par plus fort. Il n'y a pas beaucoup de regrets", a réagi Juliette Labous, élément moteur du trio féminin, comme Bruno Armirail l'a été pour les hommes.
"C'est un peu les deux forcément, mais ça promet pour les prochaines années", a estimé Paul Seixas, rassuré de "retrouver de meilleures sensations que dimanche" lors du chrono où il a fini seizième.
Mercredi, c'était au tour de Pavel Sivakov d'être dans le dur. "Pour moi personnellement, c'est une première médaille sur des Championnats du monde. Donc, ça fait vraiment plaisir. Mais je ne me suis vraiment pas senti à 100%. On a pris la décision que j'allais me sacrifier pour les mecs juste avant la montée pavée."
La Suisse, sacrée en 2022 et 2023, aussi pouvait se mordre les doigts puisque sa meilleure coureuse, Marlen Reusser, championne du monde du contre-la-montre dimanche, a été retardée par un incident mécanique qui a complètement déréglé la mécanique suisse.
"Cette médaille de bronze a un goût doux-amer", a résumé Stefan Küng.
Juliette Labous voulait aussi retenir le côté spectaculaire d'une épreuve qui, selon elle, "grandit chaque année".
"A chaque fois il y a de plus en plus de monde qui regarde et qui dit que c'est génial parce qu'il y a du suspense jusqu'au bout, à l'image de ce qu'on peut voir en biathlon ou en athlétisme, a-t-elle dit. Donc j'espère que ça sera plus reconnu dans les années qui viennent."
H.Weber--VZ