

Pour Pesquet, le salut de l'Europe spatiale passe par Inde, Japon, Canada
L'incertitude que font planer les réductions budgétaires sur la Nasa envisagées par Donald Trump doit encourager l'Europe spatiale à renforcer ses partenariats avec le Japon, le Canada et surtout l'Inde, a estimé l'astronaute Thomas Pesquet lundi sur France Inter.
"Il faut arriver à se reconfigurer avec nos partenaires japonais, canadiens, indiens, et essayer, en tant qu'Européens, d'être un peu plus leaders" a insisté le Français, connu à l'international.
Avec une mention spéciale à l'Inde, "qui a des grandes ambitions pour le spatial et pour l'exploration".
"L'impact" des projets de l'administration américaine de réduction du budget de la Nasa est "majeur parce que les missions spatiales sont traditionnellement en coopération", estime Thomas Pesquet.
"La géopolitique nous impacte de tous les côtés, que ce soit la Russie qui était un partenaire traditionnel de l'exploration spatiale, la Chine, c'est peut-être un peu compliqué de travailler avec eux", poursuit cette figure de proue des programmes spatiaux européens.
Mais pour Thomas Pesquet, "c'est peut-être aussi une chance pour l'Europe de s'unir un petit peu", d'avoir "un programme spatial un peu plus ambitieux".
"Il faut être capable de lancer nos propres satellites", martèle l'astronaute. Pour lui, l'Europe de l'espace "ne peut pas se permettre d'avoir quelqu'un qui nous autorise ou nous n'autorise pas", ni de dépendre de "gens" qui "changent d'avis assez rapidement", dit-il, sans citer Elon Musk.
La capsule Dragon de SpaceX est en effet actuellement le seul appareil américain certifié pour transporter des astronautes et la brouille entre son propriétaire Elon Musk et le président américain Donald Trump rend son usage incertain à l'avenir.
En fin de semaine, Elon Musk a annoncé mettre "hors service son vaisseau spatial Dragon", utilisé par la Nasa, avant de se rétracter quelques heures plus tard.
"On a l'impression que ça change toutes les heures en ce moment", commente Thomas Pesquet, qui reconnaît que ce qui manque "un petit peu" à l'Europe de l'espace c'est "cette brique-là, comment envoyer des humains, du cargo, vers des infrastructures en orbite basse".
Mais, l'Europe de l'espace "a d'autres partenaires pour le futur", veut rassurer celui qui a déjà fait deux missions à bord de la Station spatiale internationale et a déjà exprimé le "rêve" d'aller un jour sur la Lune.
O.Friedrich--VZ